Jean-Luc Oesch
Seul avec Marija
Cette page est en construction. Un nouveau roman à paraître bientôt... Patience!
Avertissement de l'auteur au lecteur concernant le jeu de Go
Le roman à paraître raconte une histoire autour du jeu de Go. Fort ancien, ce jeu inventé en Chine a été perfectionné au Japon, puis en Corée, avant de partir à la conquête du monde. De nos jours, alors qu’il reste avant tout pratiqué en Asie, on le trouve également sur internet, où s’affrontent des passionnés de tous les horizons.
Des programmes informatiques consacrés au jeu de Go ont permis de démontrer la supériorité des machines sur les humains, malgré la résistance héroïque de ces derniers. On doit au joueur coréen Lee Sedol d’avoir accepté un combat contre un programme monstre nommé « Alpha Go » qui avait fait grand bruit dans la presse mondiale en 2016. Bien qu’ayant perdu le match, Lee Sedol a gagné une des parties qui restera pour l’Histoire, démontrant que l’imagination humaine a encore de beaux jours devant elle, même si la marche en avant de l’intelligence dite artificielle, au Go comme ailleurs, est inéluctable.
Le jeu de Go a fasciné bien des intellectuels, artistes, stratèges ou simples accrocs aux jeux, y compris en Europe. Des films, romans, outre les traités spécialisés, lui sont consacrés. S’il nous fallait en citer un seul en langue française, ce serait le « petit traité invitant à la découverte de l’art subtil du go », publié en 1969 chez Christian Bourgeois, écrit par trois esprits fins, lettrés et ludiques, Pierre Lusson, Georges Perec et Jacques Roubaud. Qu’on aille le lire !
Étant donné que le jeu de Go a été inventé en Chine, on peut se référer aux caractères chinois s’y référant pour en comprendre le sens. Le premier d’entre-eux, 围 (wei), signifie plus ou moins « encercler », alors que le second, 棋 (qi), désigne un « jeu qui se joue sur un plateau ». « Weiqi » est ainsi un jeu qui se joue sur un plateau et qui consiste à encercler l’adversaire. La traduction dans les langues occidentales, résultant dans le mot « Go », utilisé en français comme en anglais par exemple, est dérivée du japonais, de même que le mot « goban » qui désigne le plateau sur lequel on joue.
Des pierres noires et blanches, parfois en jade ou coquillage, le plus souvent en plastique, sont posées à tour de rôle sur le goban par les deux joueurs qui s’affrontent. Une partie dure environ une heure, à moins que les joueurs ne décident d’y consacrer davantage de temps, ce qui est le cas lors de tournois, ou moins de temps, par exemple sur internet, où tout le monde est pressé.
En Asie, des joueurs professionnels forment l’élite d’un jeu très prisé et considéré comme raffiné. Ils sont en général fort bien payés, car des sponsors financent les compétitions en raison du prestige du jeu. Quelques rares joueurs occidentaux sont parvenus à devenir professionnels. Les professionnels, comme les amateurs, sont répartis selon un classement semblable à celui des arts martiaux, les premiers grades étant des « kyu », alors que les joueurs chevronnés ont des « dan ». Le classement le plus haut est 9 dan professionnel. Durant sa riche et longue histoire, ces maîtres ont formé la légende de cet « art subtil » dont parle le livre cité plus haut.
Car le jeu du Go, outre qu’il est réputé difficile, est aussi doté d’une dimension esthétique qui rend les pierres disposées sur le goban en fin de partie semblables à un tableau composé par les deux joueurs. Bien qu’il y ait forcément un vainqueur et un vaincu, les deux adversaires sont aussi des partenaires qui forment entre eux cette chose fugace qui est une partie de Go.
Ainsi, les personnages que l’on croisera dans notre histoire sont les acteurs, créateurs en plus d’être les joueurs de parties de Go. La relation qu’ils ou elles entretiennent avec le jeu est sans doute le véritable sujet du roman. Au point que l’on peut se demander si ce n’est pas le jeu de Go lui-même qui en est le personnage principal et si, l’air de rien, ce n’est pas lui qui encercle un à un celles et ceux qui croient pouvoir se l’approprier.
Pour le reste, il est question dans notre histoire de femmes et d’hommes, d’amour, de voyage, de découverte, de renoncements et d’espoirs, bref, de la vie, entre Paris et Banja Luka. Un roman où les personnages sont fictifs, toute ressemblance avec des personnes ayant existées étant forcément fortuite et involontaire.
À part le jeu de Go, bien entendu.
Jean-Luc Oesch